
Enjoy!
|

UN DEUXIÈME NOËL SOUS COVID
Cette année encore, il faudra sans doute s’abstenir pour ce qui est des grandes tablées de Noël, des embrassades et autres gestes déconseillés par nos hautes autorités de santé.
Pourtant la fête aura bien lieu, ce dont nous n’étions pas assurés l’an dernier à la même époque : soyons donc optimistes, il y a une forme de progrès !
Tous nous aurons bien sûr à cœur de préparer une belle table pour Noël.
Dans ce contexte particulier, Think Manners livre quelques conseils pour concilier manières de table irréprochables et conformité avec les règles sanitaires désormais familières au moment des rassemblements familiaux et amicaux de fin d’année.
Que faire pour concilier « bonnes manières » et règles sanitaires, sans gâcher la fête :
Saluer

Montrer ses mains et serrer celle de son interlocuteur, signifiait il y a quelques siècles, que l’on venait en paix et que l’on n’avait rien à cacher, aucune arme en particulier. Ce signe de bonne volonté permettait de lancer la conversation sur les bases d’un pacte de « non-agression ».
Comment faire désormais pour remplacer ce geste d’ouverture, très ancré dans notre culture mais fortement déconseillé depuis le début de la pandémie ?
Beaucoup d’initiatives ont été lancées pour tenter d’apporter une alternative, acceptable à la fois d’un point de vue sanitaire mais aussi social. Certains ont proposé le « coude-à-coude », d’autres de faire « coucou » de loin de la main, d’autres encore de joindre les deux mains en signe de prière en référence au Namaste indien.
Pour ma part, je pense que l’usage asiatique qui consiste :
– à rester à une distance d’environ 1,5 mètre, donc tout à fait compatible avec les recommandations sanitaires en vigueur,
– et à s’incliner en direction de son interlocuteur en signe de respect, est de loin la façon la plus élégante et éloquente de remplacer notre traditionnelle poignée de main.
En effet, faire simplement « coucou » ou toucher le coude manque un peu de formalisme et si l’on veut vraiment éviter les contacts physiques, autant éviter aussi le coude-à-coude car il induit malgré tout de se rapprocher beaucoup de la personne que l’on salue. Si on se rapproche tout en lui parlant, les recommandations sanitaires ne sont plus respectées.
Par ailleurs, le Namaste, bien qu’il soit une forme de salutation à part entière a pour signification exacte : « je m’incline devant vous ». Il ne veut pas dire explicitement « Je vous salue ». Il est très associé à la pratique du yoga et en faisant ce geste on symbolise une croyance : celle de l’existence d’une lumière divine en chacun de nous. Ainsi, on s’éloigne sensiblement du but originel de notre démarche : simplement saluer une personne que l’on rencontre indépendamment de toute connotation spirituelle voire religieuse.
S’assoir à table
Une seule règle, très simple à mettre en œuvre : on tire légèrement la chaise vers soi et on s’assoit par le côté droit de la chaise, c’est l’usage. Même chose pour se lever, on se lève par le côté droit.
L’origine de cet usage reste flou, mais la règle c’est la règle !
Si tout le monde fait de cette façon chacun aura suffisamment de place pour cette manœuvre.
En revanche, si vous vous asseyez par la droite et votre voisin, de droite justement, s’installe par la gauche, vous risquez de vous bousculer et d’enfreindre le principe de précaution anti-Covid qui stipule que les contacts physiques sont à éviter le plus possible.
Faire assoir tous les convives par la droite fait donc beaucoup de sens en cette période de distanciation sociale.
La place du masque à table
Autre règle de bonne tenue à table : on ne s’assoit jamais tout au fond de sa chaise, on laisse un espace entre son dos et le dos de la chaise, comme si un petit chat faisait la sieste juste derrière vous… cela permet d’assurer une bonne posture, une certaine élégance, mais il y a un autre avantage…
C’est précisément là que le masque va pouvoir se glisser !
Les autorités recommandent de ne pas le poser sur la table (au restaurant par exemple) près de votre assiette pendant que vous mangez. On comprend facilement pourquoi d’un point de vue sanitaire, mais aussi d’un point de vue esthétique.
Tous ces masques, plus ou moins contaminés, posés en vrac sur la table de fête, ce ne serait pas du meilleur effet !
Aussi, le poser derrière soi sur sa chaise dans ce petit espace laissé libre entre vous et le dos de la chaise, paraît le plus approprié.
Ainsi, le masque est à l’abri, derrière vous, tout en restant facilement accessible, sans être envahissant. Votre belle table gardera tout son charme !
De bonnes manières à table sont le moyen le plus sûr d’éviter de paraître inélégant. Le respect de certaines règles vous aidera aussi à maintenir une certaine hygiène.
Inutile de dire que manger avec les mains ne sera pas une très bonne idée !…
Il n’en reste pas moins que certains plats ont la réputation d’être difficiles à manger avec chic. Ils reviennent souvent à l’occasion des fêtes de fin d’année, ce qui peut en rendre certains un peu nerveux.
Faisons donc un petit arrêt sur quelques-uns d’entre eux, réputés difficiles mais qui ne le sont pas tant que cela :
Les huîtres
Les huîtres ne se préparent que quelques heures à l’avance pour préserver leur fraîcheur. C’est un mets fragile qui pourrait tourner.
Une fois ouvertes, placez-les sur un lit d’algues, plutôt que sur de la glace qui pourrait les “glacer” et leur faire perdre leur saveur.

Les huîtres sont servies avec des quartiers de citron et/ou une préparation à base d’échalotes hachées mélangées à du vinaigre. C’est par ailleurs le pain de seigle qui se marie le mieux avec ce mets, accompagné de beurre.
Les huîtres se mangent avec une fourchette à huître, placée à droite de l’assiette. Elle a un côté biseauté qui permet de détacher l’huître de sa coquille. On peut verser un peu de vinaigre à l’échalote dans la coquille ou quelques gouttes de citron avant de porter l’huître à sa bouche à l’aide de la fourchette.
L’huître ne se gobe pas directement de la coquille à sa bouche. En revanche, l’eau qui reste dans la coquille peut, elle, être avalée en portant délicatement la coquille à sa bouche, mais cela doit se faire sans bruit.
Le foie gras

En aucun cas, on ne le tartine sur une tranche de pain ou de brioche.
Votre hôte aura placé une fourchette et un couteau à entremets de part et d’autre de votre assiette pour que vous puissiez couper un petit morceau de ce mets délicat.
Une fois porté à votre bouche, vous pouvez croquer dans un petit toast ou un morceau de pain grillé. Ce morceau de pain se place ensuite dans votre assiette, pas sur la nappe pour éviter tout contact.
En théorie le foie gras ne se coupe qu’avec la fourchette, mais l’usage du couteau est toléré par habitude.
Là encore : test sanitaire passé avec succès !
Le homard
On écrase les pinces du homard à l’aide d’un casse-noix, puis on extrait la chair de ses pinces à l’aide d’une fourchette à deux dents, la fameuse fourchette à crustacés.
Les petites pattes de part et d’autre du homard s’arrachent et se mangent avec les doigts en les “mâchant” pour en retirer la chair.

Enfin le corps du homard se mange avec la fourchette et le couteau. Ce corps aura été préalablement détaché de la carapace en cuisine pour faciliter sa dégustation.
Pour manger ce plat, un rince-doigts est absolument nécessaire. Il est en effet à peu près impossible de manger un homard sans utiliser ses doigts.
Après avoir fini de manger ce plat, la maîtresse de maison veillera également à changer les serviettes de table, ce qui ne se fait que lorsque des crustacés sont au menu.
Pour conclure
Une fois de plus, les bonnes manières ont montré leur utilité ! Que ce réveillon soit l’occasion d’une belle parenthèse de joie et de détente. Soyez serein, l’Étiquette aussi vous protège… et une nouvelle année arrive, qui, nous l’espérons, sera sous le signe du « Zéro Covid » !