ELEVATOR SPEECH :
L'ART DE CONVAINCRE
Qu’on le nomme Elevator speech, Elevator pitch ou Elevator statement, un seul but pour ce petit discours : convaincre !
L’art de convaincre est un art complexe. Dans un contexte d’ultra-rapidité des échanges où chaque seconde est comptée, à la difficulté d’être décisif s’ajoute celle d’être concis.
On se rend donc compte très rapidement qu’il va nous falloir une méthode pour venir à bout de cet exercice oratoire potentiellement piégeux.
Think Manners vous propose un parcours en 4 étapes pour se sortir avec brio de cette préparation.
1- Connaître son objectif
L’objectif est à la fois simple et complexe. Il s’agit de retenir l’attention de celui qui vous adresse la parole pour vous connaître ou pour en savoir un peu plus sur un projet que vous défendez par exemple.
Si vous parvenez à être suffisamment convaincant, alors vous aurez réussi à éveiller l’intérêt de votre contrepartie et qui sait où ce début de conversation peut vous mener : vers un nouveau job, une promotion, la signature d’un contrat ?
Mais si c’est raté et que vous ne parvenez pas à vous présenter clairement et simplement, quelques portes risquent de se refermer sur vos doigts. Ce serait bien dommage.
Avoir recours à l’exercice de l’Elevator speech présente donc beaucoup d’avantages :
– obliger à se poser des questions, notamment sur les objectifs que l’on veut vraiment atteindre,
– forcer à faire un travail de réflexion approfondie sur son parcours et ses motivations,
– permettre de formaliser ses pensées et une fois qu’elles sont bien consignées sur une feuille de papier ou dans la mémoire d’un ordinateur, il est beaucoup plus simple de s’y référer et de reprendre ses réflexions là où on les avait laissées.
L’objectif est donc en fait double : dire aux autres qui l’on est, mais aussi se le dire à soi-même !
2 - Faire le tri
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez; ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
– Nicolas Boileau –
Tout est dit dans cette citation du célèbre poète et critique français du XVIIème siècle. Un Elevator speech ne s’écrit pas en un clin d’œil et pour une raison assez simple : c’est en grande partie un exercice de synthèse.
Faire la synthèse d’éléments personnels qui touchent à votre personnalité, votre parcours, vos expériences, vos passions, vos talents, vos projets est bien entendu délicat.
Vous n’aurez que très peu de temps pour vous présenter, le temps que l’on passe dans un ascenseur entre deux étages (d’où le nom d’Elevator) : 30-40 secondes au maximum ?
Tout dire en si peu de temps est tout simplement impossible. Une méthode assez simple serait alors de :
– Débuter en ne s’interdisant rien, c’est-à-dire écrire tout ce que vous voulez dire. Qui suis-je, mon âge, mon origine, mon parcours, ce que je fais aujourd’hui, ce que je veux faire plus tard, pourquoi je me lance dans tel ou tel projet, quelles sont les causes qui me tiennent à cœur, quels hobbies, quels sports, quelles langues je pratique, etc.
Soyez le plus exhaustif possible pour ne rien oublier et n’ayez pas peur de détailler à ce stade avec exemples à l’appui.
– Puis, reprendre ses notes et sélectionner les éléments les plus pertinents selon vous, pour répondre à la question posée. Posez-vous des questions du style : dois-je mentionner ce projet particulier pour prouver mon intérêt pour ce poste ? Si ce n’est pas le cas, éliminez de la liste cet élément.
– Une fois la sélection faite, il faut mettre les éléments que vous allez conserver dans le bon ordre. C’est comme un puzzle, à la fin on doit pouvoir se faire une image de vous qui vous ressemble, qui est vraiment vous. Vérifiez par exemple que les éléments s’enchaînent bien logiquement les uns à la suite des autres.
– Enfin, rédiger est la dernière étape mais ce n’est pas la plus simple. Il faut trouver le mot juste, faire des phrases courtes pour être le plus impactant possible. Assurez-vous que votre texte ne dépasse pas les fameuses 30 secondes de l’ascenseur.
Boileau avait donc tout à fait raison : refaire sans cesse, revenir sur son texte plusieurs fois pour le peaufiner et le rendre agréable à délivrer et à écouter.
3- Éviter quelques pièges
La syntaxe
Cela peut paraître évident, mais pourtant c’est absolument crucial. La qualité grammaticale et syntaxique de votre discours doit être irréprochable. Dans le cas contraire, vous perdrez beaucoup en crédibilité. Un Elevator speech mal écrit, truffé de fautes risque de vous faire éliminer très vite. Rappelons également, même si cela va sans le dire, que toute vulgarité est à proscrire.
N’hésitez donc pas à utiliser tous les correcteurs en ligne que vous trouverez ou mieux encore, demandez à une personne de confiance de faire une relecture finale.
L'humour
Se présenter ou présenter un projet est un exercice sérieux. De plus, tout le monde n’a pas le même sens de l’ironie. Certaines personnes en sont d’ailleurs totalement dépourvues. Par ailleurs, faire une blague qui tombe à plat serait d’autant plus mal venu que l’on peut être un peu tendu lorsque l’on a à prendre la parole. Donc faisons simple, pas de tentative humoristique hasardeuse pour éviter de rendre l’atmosphère encore plus lourde qu’elle n’est déjà.
Le jargon
Il est parfois tentant de vouloir faire forte impression en empruntant un vocabulaire complexe, peu usité. Cela serait à coup sûr contre-productif car vous pourriez paraître un tout petit peu arrogant là où vous souhaiteriez plutôt vous faire remarquer par la pertinence de votre discours sur le fond.
Si vos interlocuteurs ne font que buter sur la forme, alors l’objectif de l’Elevator speech est loin d’être atteint.
En revanche, si votre métier est très technique et que le recours à des termes spécifiques est nécessaire, pensez à les définir le plus simplement possible pour ne pas décourager votre audience.
4- La réussite passe par la répétition
Pour avoir l’air le plus naturel possible et ne pas donner l’impression que l’on cherche ses mots au moment clé de délivrer le fameux pitch, le secret réside dans la répétition. Comme un acteur qui inlassablement rejoue sa partie avant la représentation, il est très important de bien s’entraîner à dire son petit discours.
Plusieurs options s’offrent à vous :
– commencer par s’entraîner seul face à son miroir. Cela enlève toute pression liée à la présence du public. On peut ainsi vérifier sa posture, son regard, les gestes de ses mains. Vous mémorisez de mieux en mieux votre texte et pouvez travailler aussi longtemps que nécessaire votre prononciation pour vous donner toutes les chances d’être bien compris par vos interlocuteurs. Un speech bredouillé, où la moitié des mots sont mâchés, serait incompréhensible et perdrait tout son intérêt,
– faire quelques séances en présence de proches ou d’amis disposés à vous écouter et vous aider. La présence de personnes que vous connaissez bien sera plus rassurante mais ajoutera aussi un peu de pression améliorant ainsi la qualité de votre préparation.
Pour conclure
La rédaction d’un Elevator speech est un exercice relativement contraignant certes, mais tellement utile et puissant !
Faire cet investissement en temps, réflexion et répétition vous garantit d’être en mesure de montrer le meilleur de vous-même aux moments clés de votre carrière, qu’elle soit déjà bien avancée ou au contraire à ses débuts.
À vos crayons de papier ou tactiles, remplissez vos carnets ou tablettes de vos plus belles idées : parlez de vous, c’est le moment, profitez-en !
Pour aller plus loin : vidéo Think Manners entièrement dédiée à l’Elevator speech et aux Networking skills.