COMMENT SE SALUER AU TEMPS DE LA COVID ?
Cette question a laissé le monde occidental très perplexe pendant quelques semaines. Voilà une de nos images d’Épinal qui a volé en éclat à la faveur d’une pandémie, très contagieuse … par contact physique. Très vite, il est apparu que saluer en se serrant la main, ce que nous faisions depuis des siècles sans même y penser, était … peut-être, non, … très probablement, …et puis non, … sûrement, … finalement … tout à fait : DANGEREUX !
Pour mémoire, montrer ses mains et serrer celle de son interlocuteur, signifiait quelques siècles plus tôt, que l’on venait en paix et que l’on n’avait rien à cacher, aucune arme en particulier. Ce signe de bonne volonté permettait de lancer la conversation sur les bases d’un pacte de « non-agression ».
Comment faire désormais pour remplacer ce geste d’ouverture, très ancré dans notre culture ?
Beaucoup d’initiatives ont été lancées pour tenter d’apporter une alternative, acceptable à la fois d’un point de vue sanitaire mais aussi social. Certains ont proposé le « coude-à-coude », d’autres de faire « coucou » de loin de la main, d’autres encore de joindre les deux mains en signe de prière en référence au Namasté indien.
COMMENT FAIRE ?
Pour ma part, je pense que l’usage asiatique qui consiste :
– à rester à une distance d’environ 1 mètre à 1,5 mètre, donc tout à fait compatible avec les recommandations sanitaires en vigueur,
– et à s’incliner en direction de son interlocuteur en signe de respect, est de loin la façon la plus élégante et éloquente de remplacer notre traditionnelle poignée de main.
En effet, faire simplement « coucou » ou toucher le coude manque un peu de formalisme et si l’on veut vraiment éviter les contacts physiques, autant éviter aussi le coude-à-coude car il induit malgré tout de se rapprocher beaucoup de la personne que l’on salue. Si on se rapproche tout en lui parlant, les recommandations sanitaires ne sont plus respectées.
Par ailleurs, le Namasté, bien qu’il soit une forme de salutation à part entière a pour signification exacte : « je m’incline devant vous ». Il ne veut pas dire explicitement « Je vous salue ». Il est très associé à la pratique du yoga et en faisant ce geste on symbolise une croyance : celle de l’existence d’une lumière divine en chacun de nous. Ainsi, on s’éloigne sensiblement du but originel de notre démarche : simplement saluer une personne que l’on rencontre indépendamment de toute connotation spirituelle voire religieuse.
Dès lors, une simple inclinaison comme on le voit en Asie semble remplir tous les aspects d’un salut formel et élégant. Il a fait ses preuves depuis longtemps dans des sociétés millénaires qui représentent largement plus de la moitié de la population mondiale. Cet emprunt, temporaire ou définitif, de l’autre moitié du monde serait peut-être l’occasion d’avoir pour une fois un code unique, compris et accepté par tous. C’est aussi une façon très simple de se démarquer positivement.
La Covid change beaucoup la donne dans tellement de domaines et si brutalement. Ce petit sujet des salutations pourrait se résoudre avec succès de cette façon. C’est une maigre victoire sur la pandémie, mais une victoire quand même.